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Dernière mise à jour : 10 févr. 2022


« Tous les serpents ne tuent pas les humains », aimons-nous à dire. Mais les serpents qui restent calmes devant nous assez longtemps pour que nous ayons le temps de décider si nous devons les tuer ou non, sont rares. Nous avons vu des gens qui nous ressemblent mourir tués par des serpents parce qu'ils ne savaient pas qu'il fallait se méfier de tout ce qui ressemble à un serpent. « Se rapprocher d'un serpent », disait mon père, « c'est jouer ta vie sur le fait qu'il y a des serpents qui ne tuent pas les gens ». Il était craintif, il était humain. Un être humain restera toujours victime des projections de son imagination.


Nous aimons classifier le monde. Nous aimons simplifier et classifier ce qui nous entoure. Il serait facile de vivre dans ce monde si nous pouvions, sans aucune erreur, montrer du doigt les choses et les êtres et dire ce qu'ils sont. Le monde serait facile si nous étions capables de le diviser en deux camps : le camp des « eux » et le camp des « nous ». Mais la vie elle-même semble être à l'image d'une blague se jouant de notre intelligence. Quand on veut croire que l'eau bue par la personne assoiffée est notre amie, on voit le cadavre de notre voisin noyé qui flotte dedans. Le feu qui brûle est encore entrain de brûler toutes les idées que nous nous en faisons... Ce ne sont pas tous les serpents qui tuent les humains et dans notre recherche de la vraie nature du monde, aucun être et rien n'est resté fidèle à l'image que nous lui avons donnée.


Notre approche philosophique du monde est, en réalité, faite de questions et ce que nous voyons de l'existence n'est rien d'autre que l'existence qui est exposée à notre façon de questionner. Mais malheureusement, nous n'avons pas encore réussi à poser la question qui obligera la nature à nous répondre par un « oui » ou un « non ». La question « Qu'est-ce que l'eau ? » n'est pas une question, car la réponse de l'existence à cette question est simplement trop grande et trop lointaine pour être perçue par la fenêtre à travers laquelle nous regardons le monde. Mais à la question « l'eau étanche-t-elle la soif ? », la réponse est « oui » et à la question « l'eau noie-t-elle les gens ? », la réponse est « oui ».....


C'est peut-être pour cela que le champ de notre imagination est si grand. Cette imagination n'est issue que de notre expérience. De nombreux proverbes dans le monde sont considérés comme de la sagesse, mais ils ne font en réalité que révéler la frustration de l'humanité à chaque fois qu'elle tente de classifier le monde. « Celui qui a été mordu par un serpent aurait peur d'un ver. » « Si ton père a été tué par un chevalier, tu fuiras tout ce qui ressemble à une personne à cheval. » « Si tu prépares de la nourriture pour une personne méfiante, n'arrête pas de siffler » ...etc. La méfiance est la sagesse d'une personne qui est frustrée par les contradictions de ce monde - la personne qui projette son imagination sur le monde parce qu'elle se sent déshonorée par la réalité.


L'histoire que je vais raconter s'est déroulée dans un village moderne habité par des gens à la mentalité moderne - c'est-à-dire enfermés dans leur illusion d'être mieux que ceux qui vivent dans la brousse sans voiture, sans électricité, etc.


Dernière mise à jour : 10 févr. 2022

Un philosophe français, Jean Jacque Rousseau, impressionna le monde entier pendant des décennies avec sa célèbre expression : « L'être humain naît bon, c'est la société qui le corrompt ». Pendant trop longtemps, l'humanité exposa son incapacité de raisonner et le caractère obscurantiste de son évolution en ce que nous avons trouvé une sorte de génie intellectuel et philosophique dans cette expression.



...Comme si nous savions ce que signifie « être bon ». La question qui, jusqu'à aujourd'hui, est dans la tête de tout être qui s'inquiète du devenir du monde est, sans aucun doute, «Savons-nous comment être bons ? Quelle définition apportons-nous au concept de bonté ? Pouvons-nous donner à ce concept une définition non partisane » ? Je veux dire être bon à toutes les frontières, être bon sans faire de victimes, être bon sans être un complice du crime.

La vérité selon l'école philosophique du MTAM est qu'aucun être humain ne naît bon. Il n'y a pas de pays de la bonté. La lutte individuelle est la même partout. Nous évoluons tous vers la bonté absolue. L'individu ressent les influences de forces que nous pouvons trouver sympathiques et d'autres que nous pouvons trouver négatives. Même le fait de naître dans la ville sainte ne nous protégera pas de ces influences.

Sans un modèle de Dieux que nous considérons comme parfait et à reproduire (les 77 commandements), nous devons reconnaître que nous avons relevé un défi pratiquement impossible à gagner compte tenu de notre nature humaine. Il est clair que nous ne pourrons pas reconnaître le mal s'il ne nous est pas signalé et nous ne remarquerons le mal qui nous habite que s'il existe dans notre environnement un individu suffisamment honnête pour nous le signaler lorsqu'il se manifeste.

Notre relation avec le bien et le mal du monde nous place dans une position de victime consentante.

Dans les pays Gourmantchés, on dit qu'il y a un monstre dans le cœur de l'homme. Chaque fois que ce monstre se manifeste, même le diable perd son trône. Le principe de la vie consiste en ce que chacun de nous doit domestiquer son monstre. La cosmogonie originelle a présenté au monde ce que nous appelons Heru-Seth. Heru-Seth est présenté comme un Dieu qui est représenté par Heru et Seth réunis comme des frères siamois. Les deux Dieux représentent les forces de destruction et de vie qui habitent le même corps. Oui, Heru et Seth se rejoignent jusqu'au niveau du cou et on peut alors trouver deux têtes qui regardent dans des directions opposées.


Dernière mise à jour : 10 févr. 2022

Le pouvons-nous ? C'est une question à laquelle il est difficile de répondre. Chaque fois que j'ouvre les yeux, je me rends compte que le monde semble m'enfermer dans diverses enveloppes qui deviennent de plus en plus difficiles à explorer.



Si ce n'est pas le ciel et la terre qui semblent me fermer comme un bol avec un couvercle, c'est l'horizon qui se présente comme une barrière, comme s'il me disait que je ne peux pas jeter un coup d'œil à ce qui se trouve derrière. C'est aussi ma ville, mon village, ma maison et même mon corps...


Toute l'existence semble être faite de barrières, ou disons d'obstacles, qui sont juste là pour décourager notre tendance à être beaucoup plus que ce que nous sommes. Il est juste dommage que les chemins qui nous mèneront à l'autodestruction n'aient rien qui puisse nous forcer à nous remettre en question. Le chemin de la destruction est une pente sur laquelle nous glissons simplement vers l'abîme.


La réalité du monde est que nous ne serons jamais capables de décrire avec précision ce que nous considérons comme notre « moi »

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